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Quelles sont les chances que mon roman soit retenu par une maison d'édition?



Par Joannie Roberge et Marianne Brisebois



Une maison d’édition reçoit des centaines de manuscrits chaque année. Parmi cette imposante offre, seulement une à quatre nouvelles voix (primo-romancièr.e.s) retiendront l’attention des éditrices et éditeurs.


Est-ce que cela signifie qu’il est irréaliste d’aspirer à publier? Pas du tout! Il faut savoir que dans la pile de manuscrits reçus, plusieurs ne sont pas aboutis. Parfois les thèmes manquent d’approfondissement, la quête n’est pas claire ou encore l’intrigue comporte d’importantes lacunes. Alors, si vous soumettez le fruit d’un travail minutieux et rigoureux, vous avez plus de chances d’être retenu.e que les statistiques martelées le laissent croire.



Pourquoi un manuscrit est-il refusé?


Même si la qualité du récit s’avère exceptionnelle, d’autres facteurs peuvent expliquer un refus. Une grande proportion de manuscrits ne sont pas retenus pour la simple raison qu’ils ne respectent pas la ligne éditoriale. Il est donc nécessaire de faire vos devoirs. Pour bien cibler les maisons d’édition auxquelles envoyer votre manuscrit, jeter un regard attentif sur leur catalogue de parutions ainsi que survoler leur site web sont des étapes à ne pas sous-estimer. Un roman très cru, narré dans un langage familier sera probablement refusé s’il est envoyé à une maison d’édition qui publie exclusivement des œuvres écrites dans un registre de langue neutre ou soutenu.


Sylvie Brière, du Groupe Sodiges, insiste sur l’importance du respect de la ligne éditoriale, qu’elle juge être un des critères les plus importants. Si une maison d’édition ne publie pas de science-fiction par exemple, peu importe la qualité du manuscrit, il ne sera pas retenu.


Le timing peut aussi influencer la sélection d’un manuscrit. L’équipe éditoriale désire généralement offrir une certaine variété et parfois laisser une place à leurs autrices et auteurs maison, qui ont déjà un lectorat fidèle attendant l’arrivée d’un nouveau titre. Le calendrier des parutions est donc pensé de façon stratégique, évitant qu’un auteur vedette empiète sur la relève ou que deux romans trop similaires paraissent dans une même année. Par exemple, l’éditeur Sébastien Dulude des Éditions La Mèche a dû refuser un excellent manuscrit dont le récit se déployait dans un cadre rural trop similaire à un roman qui était sur le point de paraitre.  Le timing est un facteur hors de notre contrôle, c’est pourquoi il ne faut pas se décourager après un (ou plusieurs) refus.


Viennent ensuite les critères concernant la qualité de la langue. Bien sûr, une mauvaise maitrise de la syntaxe ou un manque de professionnalisme dans la présentation du texte pourraient rebuter le comité de lecture. Il est donc important de bien retravailler son manuscrit et de le faire relire afin d’assurer un maximum de qualité.



Coup de cœur


Le plus important demeure que le comité de lecture ait un coup de cœur pour votre récit dès les premières pages. Qu’il saisisse le ton ainsi que la voix narrative et qu’il se sente interpelé par les thèmes et l’intrigue. Un début trop lent, un style qui manque d’originalité ou une impression de déjà-vu ne piqueront pas la curiosité des lectrices et lecteurs. Même si l’histoire prend son envol au troisième chapitre, on ne peut pas présumer que le comité se rendra aussi loin si les éléments mentionnés ne sont pas présents dès le début du roman.


En bref, il ne faut pas se laisser décourager par les statistiques, un bon manuscrit a des chances d’attirer l’attention d’au moins une éditrice ou un éditeur!



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